samedi 29 septembre 2007

Jeanne d'Arc ou les théories fumeuses

Tous ceux qui ont étudié un minimum l'histoire de France savent bien que Jeanne d'Arc a été brûlée vive par les Anglais le 30 mai 1431. Un livre vient de sortir, écrit par deux plumitifs, essaye de nous faire croire que Jeanne d'Arc n'a pas été brûlée vive et qu'elle se serait mariée en 1436.
C'est un genre extrêmement prisée par les personnes en mal de sensation; il suffit de trouver un fait historique ou politique que tout le monde connaît, et ensuite expliquer que "mais non, pas du tout mon cher Monsieur, moi je détiens la vérité et je vais vous expliquer comment cela s'est passé", et pondre un livre abracadabrantesque (plus c'est gros, mieux c'est), en veillant à ce qu'il soit bien relayé par les médias complaisants, et ensuite le succès est au rendez-vous.
Sans chercher très loin, qu'on pense aux théories sur la mort de Diana, évidemment victime d'un complot (un bête accident due à une vitesse excessive, c'est trop simple) organisé, un coup par la famille royale pour on ne sait trop quelle raison, un coup par le Mossad (qui fournit généralement un coupable tout trouvé sans chercher bien loin), un coup par la famille d'Al Fayed. Et sur John Fitzgerald Kennedy, également; chacun y va de son livre, en expliquant que c'est Lyndon Johnson, Cuba, l’Union soviétique, la mafia, les anti-castristes, la CIA, le complexe militaro-industriel, l’extrême droite, les juifs, les Illuminati, les riches Texans du Sud, le FBI, les gauchistes, etc (avec tous ses ennemis, on se demande comment JFK a pu rester en vie aussi longtemps). Il y a un tireur, deux tireurs, une bande, JFK a été blessé de face, dans l'arrière de la tête, etc. Toutes ces théories se contredisent, la plupart sont complètement grotesques, on va jusqu'à imaginer des tueurs tirant avec des parapluies des fléchettes empoisonnées. Une caractéristique commune de ces farfelus est qu'il prétendent tous détenir la vérité.
Ces auteurs écrivent leurs théories afin d'être un peu célèbres et de gagner de l'argent. Mais certaines autres théories ont des effets plus graves; ainsi, la prétendue découverte des ossements de Jésus avait pour but d'attaquer le Christianisme et faire croire que cette religion était fausse. De même, en s'en prenant à Jeanne d'Arc, on s'en prend à l'histoire de France, aux événements connus de tous, certes peut-être un peu erronés, mais qui forgent une culture commune. Notre Jeanne d'Arc, qui a libéré une bonne partie de la France des envahisseurs anglais, est un peu le Gullaume Tel suisse avec sa pomme. Ainsi, le livre sur Jeanne d'Arc (qui n'a rien de nouveau, ce n'est pas la première fois que l'on sort quelques âneries sur elle) permet de saper discrètement l'histoire de France, mais également l'image de l'Eglise Catholique (qui aurait donc participé à la mystification en trompant les autres Catholiques).

Logements: la proposition de Mme Boutin

Mme Boutin, ministre de la ville et du logement, n'avait jusqu'alors pas brillée, éclipsée par sa secrétaire d'Etat, Mme Fadela Amara. Mme Boutin vient de faire sa première (je ne l'ai pas entendu jusqu'alors) proposition: autoriser les habitants d'immeuble à construire un étage supplémentaire, pour résoudre le problme du logement.
C'est sûr, pour avoir une proposition aussi intelligente et réfléchie, un ministre de la ville est nécessaire, de même qu'une délocalisation temporaire du ministère à Lyon pendant 10 jours à 250 000 euros. Merci Mme Boutin!
La vérité, c'est que le manque de logements est dû en partie aux squats effectués par des associations d'extrême gauche ou des clandestins, que l'on refuse d'expulser pour ne pas passer par des affreux fascistes; réduire l'immigration permettrait d'avoir (et un enfant de cinq ans pourrait le comprendre) besoin de moins d'immeubles; si on construit ou rénove un million de logements et que dans le même temps on laisse entrer deux millions de familles d'immigrés, le problème s'est aggravé. Et ce n'est pas le droit opposable au logement de Sarkozy qui va arranger les choses, bien au contraire.

Protocole de Londres

Avant, pour déposer un brevet, il fallait que celui-ci fût traduit en anglais, français, allemand. Le protocole de Londres prévoit la fin de cette obligation et demande que les brevets soient écrits dans une seule de ces trois langues. L'argument fallacieux des promoteurs de cette mesure expliquent doctement que cela coûte très cher aux PME françaises de traduire leurs brevets déposés en anglais et allemand. La vérité, c'est que les PME devront payer très cher pour traduire en français les brevets déposés en anglais et allemand, afin de voir précisément ce qui a été breveté. Il s'agit donc d'une augmentation des coûts pour les PME.
Mais l'argument économique est dans cette affaire complètement secondaire. Le vrai problème, c'est que ce protocole va renforcer inéluctablement l'anglais, langue des affaires, et contribuer au déclin du français; encore pire, on est en train de légitimer l'usage de l'anglais dans des textes juridiques dont les firmes françaises doivent tenir compte.
M Chirac avait bloqué la ratification de ce protocole (reconnaissons cela à M Chirac; malgré ses énormes défauts, il a toujours défendu le français). M Sarkozy a eu moins de scrupules, et M Fillon s'est empressé de faire pression sur les députés UMP pour qu'ils votassent le texte.

Le budget

J'avais l'intention de publier un article sur le budget prévu. Mais le communiqué du MNR étant excellent, je vais m'épargner le travail:

"Budget 2008 : la rupture n’est pas au rendez-vous

Pour Bruno Mégret, président du MNR, le projet de budget présenté par le nouveau gouvernement est quasiment identique à celui de l’année précédente.

Le déficit budgétaire annoncé à 41,7 milliards d’euros est identique à celui de 2007 (41,6 milliards dans le budget initial de 2007). Le chiffre de 18 000 suppressions de postes est proche des 12 000 supprimés cette année et très en dessous de l’annonce du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Quant à l’impôt sur le revenu, il n’est pas à la baisse puisque son produit augmentera de 6,6%.

Le premier budget de Sarkozy ne marque aucune rupture avec le dernier budget Chirac. Les imprécations verbales ne sont suivies d’aucun changement !"

En effet, ce gouvernement UMPS ne rompt pas avec les politiques socialo communistes et étatiques pratiquées depuis des décennies. Les solutions pour désendetter la France sont connues: privatisations massives pour dégager de l'argent frais, non remplacement des fonctionnaires, délégation de la plupart des services publics au privé, suppression de l'immigration qui coûte au moins 50 milliards d'euros en aides diverses et en coût de sécurité, réforme en profondeur de l'Etat et de ses administrations.
Mais le gouvernement UMPS a privilégié la continuité dans les déficits et l'absence de réforme.