mercredi 22 août 2007

Peine de mort

Mercredi, le 400ème condamné à mort au Texas sera exécuté, pour avoir été déclaré responsable d'assassinat. L'Union Européenne s'est arrogé le droit de réclamer un moratoire, alors qu'on ne lui avait strictement rien demandé. Il est quand même assez spécial de voir que l'UE, qui ne supporte pas qu'on lui dicte ses avis, se permet de tenter ainsi d'influencer la poitique américaine. C'est une abominable ingérence; je suis suffisamment scandalisé quand d'autres pays se permettent de nous donner des ordres ou suggestions appuyées pour regretter l'attitude de l'UE, qui d'ailleurs n'a servi à rien, puisque le moratoire a été rejeté. Cette exécution et va toutefois nous servir de prétexte pour revenir sur la peine de mort et étudier les arguments des uns et des autres.
Remarquons que ce n'est pas très compliqué de trouver les arguments fallacieux et ineptes des abolitionnistes, puisque tous les sites internet sont au mieux vagument neutres, mais dans la plupart des cas anti peine de mort.

Un argument que les anti peines de mort aiment bien est celui ci: la peine de mort n'est pas dissuasive. Et ils ajoutent qu'il y a plus de criminalité dans les Etats américains qui ont aboli la peine de mort que les autres.
Bien entendu, ce prétendu manque de dissuasivité n'est absolument pas un argument. C'est un peu comme si je disais: je rejette les téléphones portables, parce qu'ils ne me permettent pas de faire griller mes toasts du matin. la vérité, c'est que dire "la ^peine de mort n'est pas dissuasive" n'est pas un arguement, mais une réponse qui pourrait être avancée contre ceux qui disent que la peine de mort est dissuasive.
Qu'en est-il vraiment? Déjà, il est clair que s'appuyer sur les chiffres de la criminalité aux Etats Unis est de la malhonnêteté intellectuelle pure. En effet, prenons le cas des expériences de physique chimie: pour comparer l'influence d'un facteur, on répète deux fois une expérience, à l'identique, à l'exception du facteur en question que l'on fait varier. Mais à part ce facteur (température, par exemple), tout est pareil. Ce n'est bien évidemment pas le cas quand on prend deux Etats des Etats Unis, il n'y a pas comme seule différence l'existence ou non de la peine de mort, mais le nombre de policiers, la manière dont été fixées les autres peines judiciaires, le niveau éc onomique et d'éducation de la population, etc. Pour évaluer l'effet de la peine de mort, il faudrait avoir deux Etats totalement identiques sur tous les sujets, dans l'un légaliser la peine de mort, dans l'autre non. Tâche impossible. On doit donc se contenter de raisonner abstraitement en théorie.
Est-ce que la peine de mort peut avoir un effet incitatif? Est-ce que j'ai davantage de chances de commettre un crime donné s'il y a la peine de mort? Bien sûr que non!
Donc la peine de mort ne peut pas inciter à tuer. Donc son effet sur les meurtres est au pire neutre, au mieux positif.
Bien entendu, ce n'est pas parce que l'on instaure la peine de mort du jour au lendemain que les crimes vont s'arrêter, c'est évident. Mais si même dans un cas sur un million l'assassin ne va pas jusqu'au bout de son meurtre, la peine de mort aura au moins sauvé une personne.

Autre argument idiot utilisé par les abolitionnistes: Utiliser la mort pour punir un meurtrier reviendrait à "se rabaisser à son niveau". Il serait insensé de tuer quelqu'un parce que celui-ci a tué, ce serait une loi du talion.
Présenté de cette manière à quelques personnes ne prenant pas le temps de réfléchir, il peut être considéré comme vaguement plausible. Maintenant, imaginez que je vous présente le cas de quelqu'un, X, qui a kidnappé une autre personne Y et qui l'a enfermé dans une minuscule pièce pendant des années. Que faudrait-il faire à X? Le mettre en prison, évidemment, pour la punir! Est-ce que les abolitionnistes vont encore nous prétendre que ce serait se rabaisser à son niveau? Que ce serait idiot de le mettre en prison parce qu'il a maintenu quelqu'un emprisonné? Non, évidemment! Et pourtant, dans le cas du meurtre, les abolitionnistes nous servent cet argument. Même chose pour les voleurs, qu'on condamne à une amende; tout le monde trouve cela parfaitement normal alors qu'on fait au voleur exactement la même chose qu'il a faite au volé.

L'erreur judiciaire: argument suprême des abolitionnistes: on risque de tuer des innocents. C'est vrai, je le reconnais; des innocents peuvent être condamnés et exécutés, alors qu'une condamnation à perpétuité aurait permis de les libérer (et de les dédommager) une fois qu'on se serait rendu compte de l'erreur.
Regardons les chiffres: une étude de 1987 aux Etats Unis reconnaissait que 23 personnes avaient été exécutées par erreur entre 1900 et 1985. Mais on ne peut s'arrêter là; quand on fait un bilan, il faut prendre en compte toutes les données e particulier le nombre de personnes assassinées par des criminels non exécutés, qui ont été libérés ou qui se sont évadés. Et ce nombre est bien plus considérable. En un cas, les 23 personnes ont été dépassées: il s'agit d'Henry Lee Lucas: Il fait un an de prison pour vol en 1952. Condamné en 1960 à 40 ans de prison pour le meurtre de sa mère, il est libéré sur parole en 1970 (10 ans effectués sur les 40 auxquels il avait été condamné). Il est de nouveau arrêté en 1971 pour tentative d'enlèvement, il est libéré en 1975. En octobre 1982, soupçonné de deux assassinats, il est relâché. En juin 1983, arrêté pour port d'armes, il avoue 360 meurtres (199 confirmés dans 27 Etats). On l'aurait exécuté dès 1960, il y aurait eu sûrement quelques personnes qui auraient trouvé que c'était vraiment trop cruel envers un si pauvre jeune homme, mais cette exécution aurait permis de sauver au moins 199 personnes (soit plus de 8 fois plus le nombre de personnes exécutées par erreur en 85 ans). Et encore, nous n'avons pris que le cas d'Henry Lee Lucas. Il y en a beaucoup d'autres.

Même chose pour la rédemption. On nous explique qu'en tuant le criminel, on l'empêche de se repentir. Je pense au contraire que:
comme il est condamné à mort de toute manière, s'il se repent, on est sûr qu'il est sincère. Dans le cas d'une condamnation à perpétuité, il peut feindre le repentir pour espérer être libéré plus vite
La date de la peine de mort est une date butoir; l'accusé, devant l'imminence de sa mort, est incité à se repentir. A contrario, en prison à perpétuité, il peut repousser sa réflexion et son repentir au lendemain, il n'est pas pressé.
Enfin, il faut balancer les éventuelles rédemptions avec les endurcissements; combien de personnes entrent simples délinquants et repartent voleurs et tueurs dans l'âme?

Autre remarque des abolitionnistes: la peine de mort est surtout l'apanage de pays totalitaires. Il est vrai que certaines dictatures utilisent la peine de mort (encore que c'et plutôt le mode d'exécution extra judiciaire qui domine). Mais également des pays démocratiques: Etats Unis, Inde (la plus grande démocratie), Japon, sont-ce là des dictatures criminelles? D'ailleurs, en quoi le fait qu'une chose est utilisée par des dictatures rendrait cette chose mauvaise? les motifs d'exécution ne sont pas les mêmes, les nombres d'exécutés ne sont pas les mêmes, la justice a un mode de fonctionnement complètement différent.

Argument supplémentaire des abolitionnistes, toujours aussi fallacieux: les jurés n'ont pas le droit de décider de la vie et de la mort. Je répondrai deux choses:
d'abord, à partir du moment où le criminel s'est lui même affranchi du respect de la vie, le condamner à mort, c'est jouer avec ses propres règles. c'est comme pour le terrorisme: on ne l'arrêtera pas avec quelques discours et un bouquet.
Deuxième chose: il est assez étonnant de voir que la majorité des abolitionnistes, qui trouveraient horrible que l'on exécute une poignée de criminels par an en France, sont de fervents partisans de l'avortement de 200 000 bébés par an, ceux à totalement innocents. A la rigueur, je comprendrais mieux le raisonnement de quelqu'un mettant le caractère sacré de la vie au dessus de tout et opposé de ce fait aux avortements comme à la peine de mort que les personnes traitant de fascistes ceux qui sont opposés à l'assassinat de 200 000 bébés par an mais qui ne voient pas d'objection à ce qu'on se débarasse d'une poignée de criminels. Il faudra qu'un jour quelqu'un m'explique. Pour l'instant, je n'ai pas trouvé la personne adéquate, les gauchistes préférant, à défaut d'avoir une explication qui tienne vaguement la route, jeter des anthèmes.

Dernière chose avancée par les abolitionnistes: la peine de mort serait raciste. Le terme est totalement inexact, pour retranscrire fidèlement leurs pensées il faudrait dire que la peine de mort est plus appliquée aux Noirs que leur part dans la population. C'est tout à fait exact. Mais ce n'est pas parce que les jurés seraient racistes ou nazis, c'est tout simplement parce que les Noirs sont surreprésentés parmi les criminels, c'est aussi simple que cela.
Mme Aubry, dans son Petit dictionnaire pour combattre l'extrême droite, a ainsi reconnu une surdélinquance chez les immigrés en France (même si cela ne concernait pas seulement les crimes).
Le Quid 2000 indique qu'aux Etats Unis il y a 12% de Noirs. Ils représentent également 44% des exécutés, ce qui s'explique par le fait que les Noirs étaient responsables de 55.4% des meurtres. On peut donc ainsi calculer qu'un Noir aux Etats Unis en moyenne tue 9 fois plus de personnes qu'un Blanc.
Bref, la surreprésentation des Noirs chez les exécutés s'explique très facilement et donc l'argument ne tient pas.

Nous avons donc démonté un à un les arguments ridicules des abolitionnistes, il reste maintenant à établir les arguments en faveur de la peine de mort, ce que nous ferons demain.

La famille de Mme Dati

Jamal Dati a été condamné mardi à un an de prison ferme pour achat, consommation et revente d'héroïne. Omar Dati, quant à lui, sera jugé le 19 novembre 2007 pour trafic de cannabis. On rappelle qu'il avait tenté de contacter Mme Rachida Dati il y a quelques temps. On a encore de la marge pour les condamnations, vu que les Dati sont une famille de 12 enfants.