mardi 9 octobre 2007

Pauvre éducation nationale!

Avant, les élèves lisaient et comprenaient Molière, se distrayaient du Bourgeois Gentilhomme ou du Malade imaginaire, apprenaient des vers de Corneille ou lisaient les portraits de Boileau. Les élèves étudiant les grands classiques de la littérature française.
Ce n'est plus le cas. L'Education nationale ne va pas passer pour réactionnaire, ne veut pas que des élèves risquent de ne pas suivre, et préfèrent niveler par le bas (de toute manière les élèves ne lisent plus mais jouent à l'ordinateur ou à la console vidéo, à moins que ce soit des émissions idiotes à la télé).
On apprend donc qu'un certain rappeur, un dénommé Passi, membre du groupe AMER, condamné par la justice pour ses textes, dont un des idéaux les plus chers est bien sûr de lutter contre le racisme, a ses textes de chansons (si l'on peut appeler ses textes de rap comme cela) étudiés dans les écoles. Passi veut également faire un projet avec une école, pour que les élèves créent un morceau.
Avant, on avait comme consigne: "écrivez à la manière de Boileau" sur tel sujet, maintenant on a: "écrivez un morceau de rap avec Passi".

ADN: suite

L'instauration des tests ADN ont provoqué également le mécontentement de certains membres du gouvernement, la plupart des ministres d'ouverture. Nous vous laissons apprécier le style de Fadela, secrétaire d'Etat à la ville:
"L'ADN, je ne suis pas d'accord, parce que je pense qu'on touche à quelque chose qui n'est pas bon pour notre pays"
Voilà une remarque idiote; on utilise bien les tests ADN dans le cadre de la justice, par exemple pour retrouver les scooters volés (surtout si le volé est le fils de Nicolas Sarkozy). On étudie également l'ADN au cours des études scientifiques au lycée.
"Je le dis aussi en tant que fille d'immigrés : [note: on s'en moque, de ses parents, elle est là pour servir les Français, pas être la porte parole des immigrés!] y'en a marre qu'on instrumentalise à chaque fois l'immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse!"
C'est consternant.
Sur la forme: Mme Fadela nous confirme si besoin est qu'elle s'exprime comme la dernière racille des cités du 93. La langue française est riche, elle devrait faire l'effort de parler correctement. En continuant à s'exprimer cde cette manière, elle déshonore le gouvernement français, persiste dans une logique communautariste (je suis fille d'immigrés, je parle mon sabir et pas le français) et elle donne également un très mauvais exemple aux immigrés (regardez, même en parlant n'importe comment, vous pouvez devenir membre du gouvernement!). On rappelle encore une fois que Mme Amara n'a aucune expérience pour son poste; elle est certes conseillère municipale PS de Clermont, mais elle n'a jamais siégé, et en plus elle est incapable de parler français. Quasiment n'uimporte qui pourrait la remplacer avantageusement.
Sur le fond: demander à quelqu'un de justifier qu'il est bien de la même famille que le primo arrivant, c'est "instrumentaliser l'immigration"? C'est quand même normal qu'à partir du moment où l'immigration coûte plusieurs dizaines de milliards d'euros par an à notre pays (les estimations vont de 25 à 100 milliards d'euros), on demande des justificatifs sérieux et non des papiers trafiqués par des fonctionnaires complaisants et corrompus.

Certains députés UMP ont réagi fermement, l'un d'entre eux évoquant même sa démission du gouvernement. Nous demandons quant à nous une exclusion immédiate du gouvernement, avec ses collègues d'ouverture.

Tests ADN: le poids des mots

Comme je vous en avais informés, le principe de tests ADN dans le cadre du regroupement familial, tests facultatifs et gratuits, a été voté par le Sénat. Immédiatement, la gauche, désespérée d'être atone depuis plusieurs mois, en proie aux divisions, avait sauté sur l'occasion et parlé de dérive front nationalisante. Comme si la droite nationale s'était enthousiasmée pour une mesurette pareil? La seule solution de bon sens, c'est la suppression du regroupement familial; au moins, que ces tests soient payés par le demandeur et obligatoires! Dans ce cas là, on aurait peut-être salué la mesure.
La polémique continuant, le premier ministre, M Fillon avait dit que l'amendement ADN était un détail dans la loi sur l'immigration, loi qui effectivement comporte de nombreuses autres mesures. Hélàs! Que n'a t-il pas dit! Le mot "détail" est un mot banni chez la gauche depuis que M Le Pen l'a employé (dans une déclaration assez regrettable, d'ailleurs). On parle de clin d'oeil à M Le Pen. Le MRAP n'hésite pas à déclarer:"Par cette déclaration, le Premier ministre signe non seulement son compagnonnage avec l'extrême-droite mais participe dangereusement à sa banalisation" ajoutant que "En employant sciemment le mot détail (...) il franchit les limites de l'insoutenable et de l'indécence". Heureusement pour le MRAP que le ridicule ne tue pas. Et les députés et personnalités de gauche de crier haro sur M Fillon.
Accusations grotesques, d'ailleurs; on ne voit pas très bien comment la droite nationale, qui rejette ce gouvernement composé de communautaristes et de gauchistes qui a fait quelques misérables réformettes en trahissant ses promesses (service minimum, loi sur la délinquance et la récidive...) avec un président qui recule sur la Turquie et veut instaurer le TCE, pourrait tout à coup être séduit parce que M Fillon parle de détail à propos d'une mesurette!
Sachons raison garder. "Détail" est un mot qui en soi est tout à fait neutre et appartient à de nombreuses expressions toutes faites, comme le fameux "détail qui tue." Ce qui est assez amusant est que la droite essaye de se justifier en utilisant à peu près les mêmes arguments que ceux de Le Pen en 1987. "Une tache sur un manteau, un bouton sur une veste, c'est un détail par rapport à la couleur du vêtement" (porte-parole de l'UMP).
C'est un peu comme la croix gammée, dont la reproduction est interdite en France, alors qu'il s'agissait au départ d'un symbole hindouiste, qu'il est présent en Inde un peu partout, et qu'il apparaît même sur une poterie minoenne, ou plus proche de nous sur le sol d'une cathédrale française. Pire, il est également présent dans la synagogue d'Ein gedi, construite durant l'occupation romaine de Judée.
A droite, il n'y a pas ce genre de tabou. On peut employer des mots comme "timonier" ou "marteau" sans problème, et sans que cela pose de problème.
Toutefois, en fonçant ainsi, en amalgamant M Fillon à l'extrême droite et en se lançant dans une traque anti nazie plus de 60 ans après le suicide de Hitler, la gauche, par sa bêtise abyssale, pourrait effectivement diminuer le rejet de M Fillon dans la droite nationale. Actuellement, la droite nationale considère à raison que l'UMP ne vaut pas mieux que le PS. Devant les accusations stupides de la gauche, il pourrait y avoir un légère diminution de l'antipathie qu'éprouve la droite nationale envers M Fillon. Quel paradoxe! Ce léger réchauffement, que la gauche dénonce, ne serait pas dû aux déclarations de M Fillon, mais aux réactions de la gauche.