vendredi 7 décembre 2007

Le monde universitaire

La contestation de la Loi d'Autonomie des Universités est à bout de souffle. Une bonne occasion de revenir sur ces derniers événements:

D'abord, on notera l'attitude ambiguë de l'UNEF, qui avait posé deux conditions, à savoir la non sélection et la non augmentation des tarifs, pour accepter le texte, conditions prises en compte. Problème, l'UNEF est noyautée par l'extrême gauche trotskiste (la LCR recommande à ses membres d'adhérer à la Tendance pour une Unef Unie et Déocratique, cette tendance très à gauche pesant 20% des adhérents). Et l'UNEF craignait ainsi de se faire déborder par sa base. Elle a donc plus ou moins appelé aux blocages, et c'est uniquement quand le mouvement s'est effondré qu'elle a demandé la reprise des cours; bon moyen de bien se faire voir du gouvernement, de faire croire qu'elle n'a pas échoué (une obstination de sa part eût été vaine, vu l'essouflement de la contestation), et accessoirement Julliard se recentrise et peut donc tranquillement prétendre à un poste de conseiller PS à la mairie de Paris.

Soulignons la bêtise du gouvernement, qui n'a strictement rien fait pour débloquer les universités et mettre fin au mouvement, préférant s'en remettre aux AG, entendre Assemblées Générales. Ah qu'elles sont belles, ces AG! Organisées par les pro bloqueurs, au moment qui les arrange, de la meilleur manière pour eux, avec des votes à main levée, comptés bien évidemment par les organisateurs, où les opposants sont systématiquement insultés et méprisés; et si par miracle les votes sont défavorables aux bloqueurs, il suffit d'en organiser un nouveau quelques temps plus tard. En quoi sont-elles représentatives, ces AG? Si dans une faculté de 30 000 étudiants, 1000 participent à cette AG, et qu'il y a 600 pour le blocage et 400 contre, le blocage a donc été décidé par 200 personnes sur 30 000 soit moins de 1%. D'ailleurs, quand bien même seraient-elles bien organisées, dans de bonnes conditions, l'université n'appartenant pas aux étudiants, le blocage n'a absolument aucune valeur, et est illégal. Une fois de plus, le gouvernement a préféré ne prendre aucune sanction vis à vis des bloqueurs ou des mouvements appelant au blocage, et a aggravé sa situation en ne cessant de capituler, donnant ainsi du grain à moudre aux bloqueurs d'extrême gauche.

Le gouvernement a d'ailleurs laissé le champ libre aux professionnels de l'agitation, les mêmes de SUD, FSE, CNT, qui expliquent à qui mieux mieux que les patrons vont diriger les universités, que celles ci seront privatisées, que les frais d'entré vont être augmentées, qu'il y aura de la sélection. Bien évidemment, il n'y avait rien de tout cela dans la loi. On a eu beaucoup de désordre pour une réformette qui est totalement insuffisante et n'apporte pas de vraies réponses aux problèmes de l'enseignement supérieur.

Prenons ainsi le pouvoir accru du président. Les étudiants d'extrême gauche ne devraient-ils pas être ravis? En effet, ce président est élu par les membres élus du Conseil d'Administration, qui rassemble des professeurs fonctionnaires donc de gauche pour la plupart, du personnel IATOS, fonctionnaire également, et les représentants des étudiants, également à gauche. Peu de présidents d'universités sont à droite.

L'autonomie également devrait être saluée par les socialo communistes. Pensez donc! L'université, libérée de la tutelle du gouvernement Sarkozy, évidemment "fadsciste", "ultralibéral" et "soumis au grand patronat capitaliste". N'est-ce pas un avenir radieux d'autogestion qui s'offre aux agitateurs marxistes de SUD?

Démissions chez Amara

Plusieurs conseillers de Fadela ont démissionné récemment, afin de protester contre l'orientation du plan banlieue, ainsi que le chef de cabinet.

C'est quand même étonnant, toutes ces démissions de conseillers de ministres communautaristes, non? Le MRAP va t-il hurler au complot de "l'extrême droite"?

Coup de chapeau à Nadine Morano

Nadine Morano avait vivement dénoncé l'inactivité totale de Fadela Amara lors des émeutes à Villiers-le-Bel. En outre, elle s'en est pris à son niveau de langage: "Les "écarts de langage [de Fadela Amara], ses dérapages verbaux, sa vulgarité font partie de son personnage. Mais quand on a la chance et l'honneur d'être ministre de la République, on ne dit pas 'à donf'. Reproduire au plus haut niveau de l'Etat de tels codes de langage, c'est emprisonner les jeunes dans ces codes".
"Moi aussi, j'ai grandi dans une cité (…), chez moi, il y avait des cafards qui grimpaient sur les murs. Mais je m'en suis sortie".
Bravo Mme Morano!

Interview de Nicolas Bay dans Minute

Secrétaire général du Mouvement national républicain (MNR), présidé par Bruno Mégret, Nicolas Bay est convaincu que l'union de la droite nationale est un préalable à toute reconquête électorale. Il prône dialogue et débat interne à ce courant politique. Et ne manifeste aucune animosité à l'égard de Marine Le Pen.

Minute : Vous en appelez une nouvelle fois au '' rassemblement des forces nationales '', qui est pour vous une '' priorité stratégique ''. Pour quelles raisons ?

Nicolas Bay : Parce que le rassemblement est un préalable à la reconquête électorale si notre famille politique a encore l'ambition de représenter une alternative crédible et attrayante pour les électeurs déçus par Sarkozy. Le chemin du succès passe par la refondation, c'est-à-dire le rassemblement et le renouveau du camp national.

Vous n'ignorez pas que toute idée de relance d'une '' union patriotique '' suscite une vive hostilité de certains hauts dirigeants du Front national...

L'initiative d' '' union patriotique '', prise par Jean-Marie Le Pen pour l'élection présidentielle de 2007, a en effet suscité des oppositions au sein du FN. Cependant, la nouvelle donne créée au sein de la droite nationale par les mauvais résultats électoraux doit conduire à une remise à zéro des compteurs quelles qu'aient été les positions des uns et des autres sur '' l'union patriotique ''. Dans la perspective des élections municipales de 2008 mais aussi, déjà, des européennes de 2009 et de la présidentielle de 2012, celles et ceux qui souhaitent représenter électoralement les idées nationales, seront sans doute largement jugés justement sur cette capacité à rassembler par delà les conflits passés, les divergences ou les nuances de sensibilité.

Et les municipales de 2008 ?

C'est une première étape dont il ne faut pas minimiser l'importance. Le MNR souhaite multiplier les candidatures d'union à la base entre les différentes composantes de la droite nationale. C'est dans cet esprit que Jean-François Touzé, conseiller régional FN d'Ile-de-France, et moi-même avons créé l'association Convergences nationales, dont l'objectif est d'être un '' faciliteur d'union '', en favorisant les rapprochements, les contacts et les actions communes entre les différents partis de la droite nationale, leurs militants, leurs cadres et leurs dirigeants.

Les arguments avancés par ceux qui, au FN, s'opposent à tout rapprochement avec le MNR, sont nombreux. Ils affirment, par exemple, que rien ne sert de s'allier avec un parti, le MNR, qui ne pèse plus rien.

Le MNR est aussi vivant aujourd'hui qu'il y a cinq ans. Nous ne sommes pas parvenus à prendre notre essor sur le plan électoral, j'en conviens, mais le MNR est une vraie force militante qui a su par exemple présenter 400 candidats aux législatives, ce qui le situe comme une force incontournable de notre courant, seule formation avec le FN à être capable de participer massivement et de façon systématique à toutes les élections.

Autre argument : à quoi bon faire des listes d'union avec le MNR puisque celui-ci sera incapable d'en faire tout seul ?

Le MNR est parfaitement capable de monter des listes tout seul. Il en a encore fait la démonstration lors d'une municipale partielle à Romainville au printemps dernier où le candidat MNR a été le seul du courant national, a réussir la constitution d'une liste en trois semaines ! Indépendamment des accords d'appareil, beaucoup de cadres et de militants du MNR sont en mesure de conduire des listes d'union à la base. C'est ce qui est fait ou est en passe de l'être dans de très nombreux départements en fédérant des adhérents ou sympathisants du FN et du MNR, mais aussi des identitaires et des déçus du MPF.

Un autre grief, et pas le moindre, est que, le MNR étant issu de la scission de 1998, il porte en quelque sorte la marque du péché originel. C'est un parti de traîtres et qui a trahi trahira...

S'agissant de la regrettable scission de 1998, il ne me semble pas utile de revenir éternellement sur les responsabilités des uns et des autres. Ce qui est certain, c'est que, à l'époque, les entourages du président du FN et de son délégué général ont eu un rôle déterminant et particulièrement néfaste. Aujourd'hui, l'immense majorité des militants du FN et du MNR souhaitent tourner la page de ces conflits et défendre la France et son peuple face au mondialisme et à la déferlante migratoire.

A propos, que devient Bruno Mégret ? On ne voit plus que vous.

Bruno Mégret est le président du MNR. Il vient d'ailleurs d'effectuer une tournée dans l'ensemble de nos fédérations. Il prépare les élections municipales et a annoncé sa candidature à Marseille.

Dernière objection avancée à tout rapprochement : il ne peut pas y avoir d'accord avec un parti dont les dirigeants passent leur temps à critiquer ceux du Front national.

Les dirigeants du MNR n'ont aucune animosité à l'égard de ceux du FN, avec lesquels ils entretiennent d'ailleurs souvent de bonnes relations personnelles et politiques. Notre démarche, comme l'initiative que j'ai prise avec Jean-François Touzé, n'est dirigée contre aucun responsable du FN, bien au contraire. C'est une démarche d'apaisement, de réconciliation et d'unité, car nous sommes persuadés que celles et ceux qui veulent incarner les idées nationales sur la scène politique ne peuvent pas faire l'économie de ce rassemblement.

Que pensez-vous de Marine Le Pen ?

Nous avons eu des différends avec Marine Le Pen qui ont été abondamment exprimés ces derniers mois. Néanmoins, ces différences ou nuances de sensibilité ne me semblent pas constituer un obstacle dirimant pour mener des combats politiques communs. Marine Le Pen a des qualités politiques et médiatiques indéniables. Il faut en prendre acte et dépasser les querelles antérieures.

Etes-vous prêt à la rencontrer pour aplanir les différends qui pourraient subsister ?

Oui, je suis prêt à rencontrer Marine Le Pen. Cela permettrait sans doute de dissiper les malentendus, sans d'ailleurs nier nos divergences politiques ou stratégiques, afin de créer les conditions du rassemblement des forces patriotiques auquel aspirent l'immense majorité des électeurs, des militants et des responsables du FN comme du MNR. Il n'est pas anormal, qu'au sein même du camp national, les personnalités ou les organisations ne soient pas d'accord à 100% sur le projet ou la stratégie. Notre famille politique doit pouvoir tenir des débats internes en toute sérénité, sans que cela n'hypothèque sa capacité de mobilisation et d'action.


Quelles sont justement ces divergences ?


À titre d'exemple, nous considérons, au MNR, que le combat contre l'islamisation, en tant que phénomène politique, doit être une priorité car il s'agit de l'un des grands enjeux du siècle naissant. De même, nous sommes convaincus, s'agissant de la construction européenne, qu'il n'est pas suffisant de dénoncer l'Europe de Bruxelles : la droite nationale doit porter un projet alternatif fondé sur l'indépendance, la puissance, l'identité et le rayonnement de notre civilisation européenne et chrétienne ; ce qui est parfaitement compatible avec la sauvegarde des souverainetés nationales.

Convergences nationales

Le MNR, qui avait déjà montré sa volonté de parvenir à une union des patriotes, nationaux et identitaires aux dernières législatives en ne présentant personne contre Mme Besse (MPF), M Sarlot (divers droite), M Dupont-Aignan (DLR), M Gollnish (FN), et une partie des candidats identitaires, a lancé, sous la houlette de M Bay et M Touzé, conseiller régional FN en Ile-de-France, une structure, Convergences nationales, destinée à mettre en place aux municipales des listes unitaires de la droite nationale, représentant toutes les sensibilités, et ce, afin d'éviter la concurrence, qui serait suicidaire.