mardi 30 juin 2009

Elections à Hénin-Beaumont

Comme mes nombreux lecteurs le savent bien, la liste FN, dirigée par M. Briois, secondé par Marine Le Pen, est arrivée en tête à Hénin-Beaumont au premier tour de l'élection municipale partielle.
Mathématiquement, il est toutefois très peu probable que le FN remporte la ville si les deux listes de gauche, arrivées deuxièmes et troisièmes, fusionnent. Le FN est en position délicate d'autant plus qu'il a peu de réserves, l'UMP ayant naturellement appelé à voter à gauche.
Maintenant, quelques questions: pourquoi l'UMP a envoyé un candidat absolument inconnu, M Nesrédine Ramdani, candidat UMP qui avait fait le moins bon score de France au premier tour des élections législatives en 2007, au détriment de M. Bocquet, tête de liste aux élections municipales de 2008?
Et surtout, pourquoi le maire a t-il été révoqué, permettant ainsi cette élection partielle? On s'en souvient, en 2008, la liste FN avait fait un score tout à fait honorable, 28%, mais avait échoué à remporter la mairie.
L'ancien maire de Hénin Beaumont est le premier maire à avoir été révoqué depuis la décentralisation en 1982; il s'agit donc d'une procédure exceptionnelle, qui s'est faite en deux temps: le maire a d'abord été suspendu par une décision du ministre de l'Intérieur, à l'époque Mme Alliot Marie, et ensuite révoqué par le Conseil des ministres.
Certes, la révocation pouvait être compréhensible au regard du palmarès du maire socialiste de l'époque, M Dalongeville, mis en examen pour détournement de fonds publics, corruption, faux en écriture privée et usage de faux, et favoritisme. A côté de cela, et bien que les impôts eussent été augmentés de 93% (quasi doublement), le déficit de fonctionnement pour 2008 dépasse les 13 millions d'euros.
Mais d'un autre côté, M. Dalongeville ne serait pas le premier maire à faire de la mauvaise gestion ou à s'enrichir indûment! PAr exemple, le maire de Saint Cyprien, dans les Pyrénées Orientales, M. Bouille, avait été mis en examen pour «blanchiment, corruption par personne exerçant un mandat électoral, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, détournement de biens publics, entrave à la manifestation de la vérité, subornation de témoins, faux et usage de faux» (selon Libération). Et pourtant, il n'a pas été révoqué, et lors de son suicide en prison, il était encore maire. Et que dire de Pont Saint Esprit? 23 millions d'euros d'emprunts à payer, 14 millions d'euros de trou de trésorerie, 6 millions de facture impayées, plusieurs milliers d'euros de dettes par personne. Et pourtant, le maire n'a pas été révoqué.
Bref, d'un côté, à en croire les déclarations de certains à l'UMP, l'élection de Marine Le Pen représenterait presque la renaissance du troisième Reich, de l'autre, les mêmes ministres UMP prennent un décret de révocation du maire, ce qui provoquera des élections, et donc permettra au FN, et en particulier à Marine Le Pen, de réapparaître sur la scène politique. Où est la logique?