lundi 3 mars 2008

Biocarburants: quand les écologistes jouent aux apprentis sorciers

Enfin! L'Union Européenne et ses écologistes commencent à comprendre la bêtise qu'ils ont faite en promouvant les biocarburants (ou écocarburant).

Qu'est-ce qu'un biocarburant? Un biocarburant est un carburant produit à partir de matériaux organiques renouvelables. Cette production peut se faire à partir d'un ensemble de techniques variées : production d'huile, d'alcool par fermentation alcoolique de sucres ou d'amidon hydrolysé, carburants gazeux obtenus à partir de biomasse végétale ou animale (dihydrogène ou méthane), ou carburants solides comme le charbon de bois. (source Wikipedia)

Dans l'idéal, ces biocarburants auraient permis d'éviter un recours aux énergies fossiles (charbon, pétrole) et donc réduit les émissions de gaz à effet de serre, CO2 notamment. Cà, c'est sur le papier.

En vrai, les biocarburants cumulent les inconvénients:

D'abord, ils contribuent à la déforestation. En effet, les carburants issus de plantes doivent bien pousser quelque part et les paysans des pays pauvres, en particulier Amérique du Sud dont Brésil ont accéléré leurs coupes de forêt, et en particulier la forêt de l'Amazonie, le poumon de la planète. La forêt d'Amazonie représente une richesse incomparable en faune et flore. De plus, la destruction de la forêt se fait souvent par incendies, qui, eux, dégagent des gaz à effet de serre. Enfin, les plantes de la forêt contribuent à réduire le gaz à effet de serre en "consommant" du CO2, ce que ne feront bien sûr pas les arbres brûlés.

C'est là que l'on arrive au deuxième inconvénient: les biocarburants, qui n'ont de bio que le nom, sont plus productifs en gaz à effet de serre (GES) que les énergies fossiles!

En effet, non seulement pour les faire pousser il faut déboiser, mais en plus il faut réaliser des opérations chimiques pour transformer le maïs en éthanol, par exemple, et ce processus de transformation dégage des GES. Il faut prendre en compte aussi les quantités d'énergie dépensées à la fabrication et lors du conditionnement, transport et épandage des pesticides et des engrais (en effet, faire pousser les plantes utilisées pour les biocarburants nécessite engrais et pesticides: question écologie, on a fait mieux) , à la fabrication des outils agricoles, au drainage, à l'irrigation, etc. Un certain Crutzen, prix Nobel de chimie, a déclaré que l'usage des biocarburants issus des cultures de colza et de maïs pourrait en fait augmenter l'effet de serre.

Et puis surtout, ces biocarburants augmentent drastiquement le prix des céréales utilisées, come le maïs. En effet, à cause la hausse de la demande de maïs, le prix du maïs a explosé, provoquant des émeutes au Mexique, où les ouvriers de base se nourissent avec des tortillas de maïs.

Bref, entre déboisement, engrais, pesticides, coût social, faible rendement, émission de GES, seuls les technocrates ayatollahs verts de l'Union Européenne pouvaient avoir la folie de nous imposer ces biocarburants.

Il semble toutefois que l'Union Européenne a décidé de faire un pas en arrière; mieux vaut tard que jamais.