jeudi 13 mars 2008

Scandale! Des sanctions finacières contre des euros députés

Je vous avais relaté le chahut qu'avaient provoqué des euro députés (M. de Villiers, Paul Marie Coûteaux) quand le Parlement européen avait voulu voter la Charte des droits fondamentaux, au mépris total de l'avis du peuple français, qui s'était pourtant clairement prononcé par referendum le 29 mai 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen, qui comportait cette Charte que j'avais d'ailleurs analysée brièvement dans un autre article.
Le Parlement européen vient de prendre, pour la première fois de son histoire, des sanctions financières contre ces euro députés, en les privant d'une partie des indemnités auxquelles ils ont droit. Et après, on nous saoule de discours sur la "démocratie" et sur le fait qu'il est important d'aller voter. Mais à quoi cela sert d'aller voter quand les textes rejetés passent quand même? Quand nos représentants élus sont sanctionnés parce qu'ils avaient osé protester contre ce coup de force anti démocratique? Quand les dissidents sont invalidés sous les prétextes les plus fallacieux (Sarlot, Pemezec)?
Nous ne vivons plus en démocratie! Nous sommes dans une dictature molle, qui repose sur un consensus global alliant l'UMP et le PS, avec son opposant/allié alibi MoDem.

Elections cantonales: poussées de la gauche

Une analyse plus complète sera postée après le deuxième tour. En attendant, un texte sur les élections cantonales:

Ce dimanche 9 mars, se tenaient les élections cantonales. 8500 candidats se présentaient dans les 2000 cantons renouvelables. Sur l'ensemble de la France, la droite nationale a rassemblé 5% des suffrages, la droite parlementaire (UMP, MPF, Divers droite), 42%, soit le même niveau que 2001, la gauche 48%, en hausse de deux points par rapport à 2001, le MoDem 4%, et l'extrême gauche, environ 0,4%. Au sein de la gauche, le PCF est à 9%, les Verts à 4%.
A droite, trois ministres étaient candidats aux élections cantonales: deux sont réélus le premier tour, Christian Estrosi, secrétaire d'Etat à l'Outre mer, à Nice, et Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, dans le Cantal, tandis que Mme Boutin, ministre du logement et de la ville, est en ballottage favorable à Rambouillet.
Le président UMP du Sénat, Christian Poncelet, et le président du MPF, Phillipe de Villiers ont été réélu dès le premier tour, le premier dans les Vosges, le second en Vendée dont il préside le conseil général.
Jean Sarkozy, fils de Nicolas Sarkozy, a été élu de justesse avec 51% des voix à Neuilly.

A gauche, trois personnalités élues dès le premier tour: François Hollande, secrétaire général du PS, en Corrèze, ancien fief des Chirac, Arnaud Montebourg en Saône et Loire, Henri Emmanuelli, dans les Landes, dont il préside le conseil général.


Quels sont les départements susceptibles de basculer?

A l'issue des élections de 2004, la gauche détenait la présidence de 51 départements sur 101. La tendance devrait se confirmer cette année, même si le deuxième tour peut réserver des surprises.

La Garonne et La Corrèze pourraient basculer à gauche; dans ce cas-là, ce serait François Hollande qui présiderait la Corrèze. La gauche espère également récupérer les Deux-Sèvres et l'Eure-et-Loire. L'Allier, quant à lui, pourrait passer de la droite au PCF. Le socialiste Claude Bartolone pourrait prendre le contrôle de la Seine-Saint-Denis aux dépens du PCF.

La droite, elle, place ses espoirs dans la conquête de la Seine et Marne; reprendre le Doubs et le Cher seraient plus délicats, mais pas impossibles.

Les élections cantonales préfigurent peut être une remontée de la gauche aux élections sénatoriales.

Hommage à Lazare Ponticelli

Lazare Ponticelli, dernier poilu de la Première Guerre Mondiale, s'est éteint récemment. Né en 1897, Italien, il immigre en France très tôt. Quand la guerre éclate, au lieu de retourner dans son pays pour fuir la guerre, il décide de rester en France et de s'engager dans l'armée, malgré sa jeunesse; en particulier, il est obligé de mentir sur son âge. Il combat vaillamment et sauve la vie d'un de ses frères d'armes, abandonné sur le champ de bataille.
Après la guerre, il multiplie les petits travaux pour survivre.
Durant la seconde guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance.


Voilà quelqu'un qui aura montré son attachement à la France, qui aura mérité d'être Français. Quel contraste avec l'immigration actuelle!

Calais: le FN se désiste en faveur de l'UMP

A l'issue du premier tour, trois listes pouvaient se maintenir à Calais: celle du FN, M. Dubout (12.5%), la liste UMP (36.36%), la liste PCF(37.7%).
Premier acte: M. Dubout engage les discussions avec l'UMP pour une éventuelle fusion de liste, dans l'esprit qu'il faut faire barrage au FN. L'umpiste refuse.
Deuxième acte: M. Dubout se désiste unilatéralement en faveur de l'UMP, sans aucune contrepartie, et appelle à faire barrage au PCF.
Troisième acte: M. Aliot, secrétaire général du FN, suspend M. Dubout en attendant son exclusion définitive, tandis que Marine Le Pen condamne cette "manoeuvre d'une particulière déloyauté à l'égard des électeurs qui ont fait confiance au Front national".
Trois questions:
1) Un candidat FN en position de se maintenir peut-il engager des négociations avec la liste UMP?
2) En cas de refus, le désistement de M. Dubout était-il intelligent?
3) La suspension de M. Dubout, en attendant son exclusion, était-elle une bonne chose?
4) Que doit maintenant faire l'électeur qui a voté FN au premier tour?

Je n'ai pas d'opinion toute faite là-dessus, donc je me contenterai d'apporter quelques pistes de réflexion, quelques éléments de réponse.
1) Oui! Pour moi, tant que le candidat UMP est correct et respecte certaines règles (pas d'apologie de l'avortement, pas de fanatisme européiste, pas de construction de mosquées), des discussions peuvent être engagées. A la clef doit être dessiné un programme commun, validé tant par le FN que par l'UMP, les places réservées au FN en position éligibles sur la liste de l'UMP, les postes d'adjoints, la politique globale. Si les négociations échouent, le FN pourra toujours se maintenir. Mais il me semble que le but de la droite nationale est d'ancrer l'UMP à droite et avoir une partie du pouvoir dans les conseils municipaux. La cogestion s'est déjà faite au niveau des régions, et cela ne s'était pas trop mal passé.
2) J'aurais été à la place de M. Dubout, je ne me serais pas désisté. Avoir ne serait-ce qu'un seul élu permet d'être informé de ce qu'il se passe au conseil, d'avoir les papiers administratifs, une tribune dans le journal d'information de la mairie, plus de facilité pour contester une décision... Il est toutefois vrai que face à un communiste, la question peut se poser. Peut-être également y a t-il eu des accords en sous main. Peut-être peut-on espérer que la candidate UMP, si elle est élue, montrera un peu de reconnaissance envers le FN en évitant de prendre certaines mesures.
3) Pour autant, la sanction n'est-elle pas complètement grotesque? Voilà un cadre FN, important puisqu'il a été désigné tête de liste, et on le sanctionne! Comme si le FN avait trop de cadres exécutifs et performants. M Aliot et Marine Le Pen feraient mieux de s'occuper à faire campagne chez eux au lieu de se lancer dans des purges internes.
4) Quand le vin est tiré, il faut le boire! A partir du moment où le candidat FN s'est désisté, afin que son sacrifice ne soit pas vain, il faut donc voter UMP au deuxième tour. Ce modeste blog appelle donc à voter pour la liste UMP à Calais.

Il est toutefois extrêmement regrettable que la fausse droite s'interdise toute alliance avec la droite nationale et préfère regarder du côté du MoDem et éventuellement du PS, tandis que la gauche socialiste n'a pas ces complexes et s'allie au PCF, à la LCR et met des trotskistes de la Lutte Ouvrière sur ses listes.