ici
.Je ne l'analyserai pas ligne par ligne, car la tâche serait fastidieuse et ne permettrait pas dé dégager l'essentienl. Il vaut mieux s'arrêter sur des points significatifs:
Le texte est structuré autour de différents thèmes, même si certaines parties du discours sont constituées d'une succession de remarques et de langue de bois.
Le texte commence par des considérations sur la France, ni précises, on se contente de rester dans le superficiel, ni lyriques.
Ensuite, on devine un premier axe concernant le changement de la politique. M Fillon se félicite de l'ouverture (à propos, le bruit court que M Jack Lang serait sollicité pour rejoindre le gouvernement), s'interroge sur la proportionnelle, qui concernerait quelques députés (autant dire des miettes: si cela concerne 20 députés et que la droite nationale fait 10%, elle bénéficie de deux députés, c'est à dire peu). Beaucoup de blabla assez peu intéressant, rien de véritablement concret.
Après, une deuxième partie sur la modernisation sociale. Si M Fillon a fait la part belle au dialogue, à la concertation et à la négociation (curieux que le gouvernement se sente obligé de négocier avec des syndicats ne représentant qu'eux mêmes), il n'en demeure pas moins qu'il a l'air d'être à peu près déterminé à agir: "la nécessité de la concertation et de la négociation ne peut se substituer à l’obligation d’agir." Agir, oui, mais sur quel point? Le service minimum? Il n'est même pas mentionné dans le discours de M Fillon. Peu importe, après tout, puisqu'il était déjà mentionné dans le discours de M Raffarin (sous l'expression "service garanti") et qu'il n'a jamais été mis en place.
Ensuite, l'enseignement. Objectif fixé par M Fillon: "conduire 50 % de notre jeunesse à un diplôme de l’enseignement supérieur. " Où on voit que M Fillon n'a rien compris. Fixer un objectif, c'est tuer les diplômes supérieur. On avait un objectif de 80% pour le bac, le bac ne vaut plus grand chose. Si on veut que les diplômes continuent à valoir quelque chose, il faut être prêt, une année, si les étudiants sont mauvais, à ne le donner qu'à 30%, et inversement, à le donner à 80% si les étudiants sont excellents. M Fillon lui veut niveler à 50%. Egalement, cela montre que les universités n'auront pas le contrôle de la délivrance des diplômes; en effet, si elles l'avaient, le gouvernement ne pourrait pas garantir 50%. M Fillon annonce donc implicitement que l'autonomie sera modeste, mais explicitement qu'il y aura autonomie. Enfin, M Fillon promet 5 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2012, des créations de campus avec logements, installations sportives, etc. Comment le croire une seconde alors qu'en 5 ans le gouvernement précédent n'a fourni aucun effort financier supplémentaire pour l'université? Concernant l'enseignement en école, M Fillon parle d'un assouplissement de la carte colaire (d'abord, pourquoi ne pas simplement la supprimer? L'UMP aime bien les demi mesures et les assouplissements, comme avec les 35h. Ensuite, pourquoi n'avoir pas fait cela entre 2002 et 2007?), et la généralisation du soutien scolaire individualisé. Très bien, mais normalement un soutien scolaire, si les enseignants dans le temps normalement imparti, et les parents à la maison, font correctement leur travail, est totalement inutile. Le problème est que l'on a détruit l'école et la famille, mais ce n'est pas une heure de plus par jour ou par semaine de soutien qui va régler quoi que ce soit. Décidément, le projet de M Fillon manque de souffle et d'audace. Enfin, un nouveau droit opposable (comme s'il n'y en avait pas assez) sur la scolarisation des élèves handicapés. Les tribunaux ont déjà suffisamment à faire pour n'être pas encombrés en plus. Que l'état fasse ce qui est son possible pour assurer la scolarisation des handicapés, oui! mais transformer cela en droit inscrit dans la loi, et rendre possible un recours devant les tribunaux, c'est totalement grotesque. On notera l'absence de déclaration sur la suppression de postes de l'Education Nationale. Beaucoup de réformes sont nécessaires à mettre en oeuvre, mais M Fillon se contente de quelques misérables réformettes.
Un mot sur la culture. En particulier: "Le financement des chantiers pour le patrimoine ne devra plus subir les fluctuations aberrantes du passé." Le passé désigne t-il 2002-2007? En effet, durant cette période, le gouvernement avait refusé de donner des crédits pour la sauvegarde de plusieurs bâtiments, bloquant ainsi les chantiers, et mettant des milliers d'artisans, de maçons, etc au chômage.
Quelques phrases sur l'identité. "Une identité dont les racines plongent vers le bassin méditerranéen et l’espace européen. " Complètement faux! L'identité de la France, si elle a été liée à des pays tels que l'Italie, l'Espagne, etc, s'est construite en opposition aux pays de l'Afrique du Nord, ou de la Turquie. En quoi les racines de notre identité plonge t-elle en Algérie? Une fois de plus, il s'agit de légitimer l'islam et de faire croire que l'islam aurait participé à la création de la France et de l'Europe. Mais la perle est à venir: "Une identité forte et pourtant en mouvement, car fondée sur le droit du sol, la laïcité et la citoyenneté." On reste ébahi devant de telles sornettes. Laïcité? Mais le nom même de la France vient du peuple des Francs, dont le chef Clovis s'est fait baptiser en 496. Droit du sol? Comme si on parlait de droit du sol au début de l'histoire de notre pays! Le concept est arrivé bien plus tard. Citoyenneté? Un mot à la mode, fourre tout, qui désigne n'importe quoi. Seule sa racine a un intérêt: citoyenneté vient du mot "cité". En effet, auparavant, la cité pouvait être une cité-état: Athènes est un bon exemple.
Ensuite, quelques exemples du rôle de la France dans le monde: défense des infirmières bulgares, élargissement du conseil de sécurité des Nations unies et une réforme des instances internationales (sous quelle forme? pour quels pays? on ne sait pas), projets de co-développement avec le continent africain, défense d'une mondialisation économiquement équitable (cela ne mange pas de pain, et tout le monde est content. Pour les précisions, on repassera), rappel du rôle de la France en Côte d'Ivoire, Liban, Afghanistan. Mention également d'une Palestine (terme totalement impropre). Enfin, l'environnement, longuement développé, avec quelques exemples précis.
M Fillon mentionne également l'armée, mais en termes tellements vagues qu'on ne peut rien en dire. Deuxième porte avion? On ne sait pas. Maintien des troupes en Côte d'Ivoire, Afghanistan? On ne sait pas. Déploiement de troupes au Darfour? On ne sait rien. Très rapides considérations en politique étrangère; on devine un réchauffement des relations avec les Etats Unis, et une politique de dissuasion de l'Iran concernant le nucléaire. Cela reste quand même bien vague.
Union Européenne: "Le "non" de notre peuple au traité constitutionnel a été respecté.
Le "oui" à l’Europe politique a été restauré.
La ratification de ce nouveau traité sera soumise au Parlement au début de l’année 2008." Bien entendu, le non n'a pas été respecté. Le traité n'a été qu'un simple replâtrage. D'ailleurs, apparemment, l'ancien traité aurait été modifié. Mais comment vont faire les pays qui avaient ratifié l'ancien? Les Espagnols vont-ils revoter opour valider le nouveau traité ou pas? De plus, ce nouveau traité ne sera même pas soumis à référendum. Il s'agit là d'une tentative d'escamoter l'avis du peuple, mais nous serons vigilants. Nouvelle mention d'une Union Méditerranéenne, dont ne voulons pas, car elle intégrerait des pays totalement différents, en particulier des pays arabo musulmans. Et à quoi servirait elle, cette union?
Suivent des considérations socialistes et "anti racistes": "Trompée par ceux qui, par discrimination, mettent au panier le CV d’un jeune des cités dont les mérites sont pourtant éclatants." Et alors? Les entreprises n'ont elles pas le droit d'embaucher qui elles veulent? Puis ce n'est quand même pas de notre faute si les jeunes des cités bénéficient d'une très mauvaise image. M Fillon parle d'un plan "respect et égalité des chances". Plusieurs objectifs:
désenclavement des quartiers. Mais ces jeunes des cités veulent-ils être désenclavés? Au contraire, on a l'impression que la majorité considère que toute personne venant dans ces quartiers est un intrus venant les déposséder de "leur" territoire. N'ont-ils pas incendié des dizaines de bus et saccagé plusieurs gares RER? L'Etat ne devrait pas de cette manière encourager les casseurs et les incendiaires. C'est ainsi que fonctionnaient les prisons soviétiques: un groupe de détenus eut la mauvaise idée, afin de protester, de casser les vitres des cellules. Les autorités de la prison, non seulement n'accédèrent à aucune de leurs demandes, mais en plus les laissèrent avec leur vitre cassée, en plein hiver. Avec M Fillon, alors que la France croule sous les dettes, on retombe dans l'assistanat et le socialisme. Avant de faire quoi que ce soit pour désenclaver, M Fillon ferait bien de rétablir la sécurité. Il n'est pas trop tard, mais encore faut il en avoir la volonté et se doter des moyens nécessaires. Egalement, plus de moyens pour les écoles, et construction de nouveaux logements. Encore les vieilles lunes qui consistent à croire qu'en faisant du social et de la distribution d'argent, on achétera la paix et on réglera les problèmes. Mais la cause n'est pas sociale; la cause est religieuse, ethnique et culturelle. Pourquoi les émeutes ont commencé? Parce que le bruit a couru qu'une grenade lacrymogène avait été lancée dans une mosquée. Egalement, il y avait la mort de deux personnes qui fuyant un contrôle de police s'étaient enfermées dans un transformateur électrique. Les logements sociaux d'ailleurs ne serviront qu'à encourager l'immigration. Si un million de logements est construit, et qu'il y a dix millions d'immigrés qui rentrent, le problème n'est pas résolu.
Enfin, un peu de discours sécuritaire, avec par exemple la délinquance des mineurs. Le problème avait été mentionné par M Raffarin dans son discours de politique générale de 2002, il a fallu attendre mars 2007!!! pour qu'une réformette fût conclue. Quelques considérations sur le terrorisme.
Nous terminerons demain.