dimanche 21 octobre 2007

Guy Môquet

La lettre de Guy Môquet doit normalement être lue dans toutes les classes. Passons sur la manière dont cette décision a été instaurée; il s'agit d'un fait du prince, l'Assemblée nationale n'a pas été consultée, ni le gouvernement, mais la mesure est quand même instaurée.
En fait, avec cette décision, Sarkozy fait la propagande du PC et le fait passer pour un parti de la résistance. Quelques faits, déjà évoqués en partie sur ce blog.
Remontons à 1936; c'est le Front populaire qui a été élu. Au lieu de réarmer la France, il se laisse emporter par des théories pacifistes, fait preuve de molesse face à l'Allemagne nazie, nationalise l'armement (ce qui entraînera une chute de la roduction), et diminue le temps de travail, des mesures qui auront des conséquences très graves.
Les communistes, eux, sont inféodés à l'URSS. En 1939, le pacte Ribbentrop Molotov (le fameux pacte germano soviétique prévoyant une alliance entre l'URSS et k'Allemagne nazie), est approuvée par une très grande majorité des communistes.
Daladier (membre du Cartel des gauches qui favorisera l'entente entre les radicaux, la SFIO et le PCF) met alors hors la loi le PCF. Le PCF entre en clandestinité, fait campagne contre la guerre, désorganise l'effort de guerre et sabote la production (sabotage dans les usines Farman): « Une heure de moins pour la production, c'est une heure de plus pour la révolution ».
Après la défaite, l'heure est, pour le PCF, aux négociations. Le PCF tente d'obtenir des autorités nazies la reparution de l'Humanité, interdite fin août 1939. Le PCF use d'argments clairs. Une note a été trouvée, écrite de la main de Tréand, un haut cadre du PCF: "Juif M. après Dal nous a emprisonné. Fusillé des ouvriers qui sabotaient défense nat." (M désigne Mandel, D désigne Daladier). Durant le mois de juillet, l'Humanité clandestine écrit:""Les conversations amicales se multiplient entre travailleurs parisiens et soldats allemands : Nous en sommes heureux. Apprenons à nous connaître"
Quand Guy Môquet est-il arrêté? En octobre 1940, par la police française, pour violation de la loi Daladier datant de septembre 1939 interdisant la propagande communiste. Guy Môquet distribuait des tracts communistes, mais absolument pas anti nazis ou patriotes.
Le 22 juin 1941, Hitler attaque l'URSS et les communistes changent donc de camp; il ne s'agit pas de la défense de la France, il s'agit de la défense de l'URSS. Le premier attentat communiste est perpétré le 23 août 1941, alors qu'entre temps, des milliers d'hommes et de femmes luttaient déjà depuis juin 1940.
En octobre 1941, un commando communiste abat Karl Hotz, un dignitaire nazi. En représailles, Guy Môquet est exécuté. Guy Môquet n'est qu'une des 29 000 personnes fusillées pendant cette guerre, et encore une fois pas pour des faits de résistance. Le présenter comme un résistant, symbole de la résistance communiste, n'est qu'une minable falsification historique.
Enfin, sa lettre, disponible ici.
Cette lettre est une lettre purement privée; il n'y a même pas le mot France, ou patrie.
Quel contraste avec le style d'Honoré d'Estienne d'Orves: "Que personne ne songe à me venger. Je ne désire que la paix dans la grandeur retrouvée de la France. Dites bien à tous que je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j'espère que mon sacrifice lui servira. Je vous embrasse tous avec mon infinie tendresse."
Précision: Honoré d'Estienne d'Orves est un royaliste, admirateur de Charles Maurras, catholique. Il gagne l'Angleterre, revient en France pour créer un mouvement de résistance. Trahi, il est arrêté; alors que Vichy demande sa grâce, le premier attentat communiste du 23 août 1941 décide de son sort; il est fusillé le 29 août 1941.

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