La contestation de la Loi d'Autonomie des Universités est à bout de souffle. Une bonne occasion de revenir sur ces derniers événements:
D'abord, on notera l'attitude ambiguë de l'UNEF, qui avait posé deux conditions, à savoir la non sélection et la non augmentation des tarifs, pour accepter le texte, conditions prises en compte. Problème, l'UNEF est noyautée par l'extrême gauche trotskiste (la LCR recommande à ses membres d'adhérer à la Tendance pour une Unef Unie et Déocratique, cette tendance très à gauche pesant 20% des adhérents). Et l'UNEF craignait ainsi de se faire déborder par sa base. Elle a donc plus ou moins appelé aux blocages, et c'est uniquement quand le mouvement s'est effondré qu'elle a demandé la reprise des cours; bon moyen de bien se faire voir du gouvernement, de faire croire qu'elle n'a pas échoué (une obstination de sa part eût été vaine, vu l'essouflement de la contestation), et accessoirement Julliard se recentrise et peut donc tranquillement prétendre à un poste de conseiller PS à la mairie de Paris.
Soulignons la bêtise du gouvernement, qui n'a strictement rien fait pour débloquer les universités et mettre fin au mouvement, préférant s'en remettre aux AG, entendre Assemblées Générales. Ah qu'elles sont belles, ces AG! Organisées par les pro bloqueurs, au moment qui les arrange, de la meilleur manière pour eux, avec des votes à main levée, comptés bien évidemment par les organisateurs, où les opposants sont systématiquement insultés et méprisés; et si par miracle les votes sont défavorables aux bloqueurs, il suffit d'en organiser un nouveau quelques temps plus tard. En quoi sont-elles représentatives, ces AG? Si dans une faculté de 30 000 étudiants, 1000 participent à cette AG, et qu'il y a 600 pour le blocage et 400 contre, le blocage a donc été décidé par 200 personnes sur 30 000 soit moins de 1%. D'ailleurs, quand bien même seraient-elles bien organisées, dans de bonnes conditions, l'université n'appartenant pas aux étudiants, le blocage n'a absolument aucune valeur, et est illégal. Une fois de plus, le gouvernement a préféré ne prendre aucune sanction vis à vis des bloqueurs ou des mouvements appelant au blocage, et a aggravé sa situation en ne cessant de capituler, donnant ainsi du grain à moudre aux bloqueurs d'extrême gauche.
Le gouvernement a d'ailleurs laissé le champ libre aux professionnels de l'agitation, les mêmes de SUD, FSE, CNT, qui expliquent à qui mieux mieux que les patrons vont diriger les universités, que celles ci seront privatisées, que les frais d'entré vont être augmentées, qu'il y aura de la sélection. Bien évidemment, il n'y avait rien de tout cela dans la loi. On a eu beaucoup de désordre pour une réformette qui est totalement insuffisante et n'apporte pas de vraies réponses aux problèmes de l'enseignement supérieur.
Prenons ainsi le pouvoir accru du président. Les étudiants d'extrême gauche ne devraient-ils pas être ravis? En effet, ce président est élu par les membres élus du Conseil d'Administration, qui rassemble des professeurs fonctionnaires donc de gauche pour la plupart, du personnel IATOS, fonctionnaire également, et les représentants des étudiants, également à gauche. Peu de présidents d'universités sont à droite.
L'autonomie également devrait être saluée par les socialo communistes. Pensez donc! L'université, libérée de la tutelle du gouvernement Sarkozy, évidemment "fadsciste", "ultralibéral" et "soumis au grand patronat capitaliste". N'est-ce pas un avenir radieux d'autogestion qui s'offre aux agitateurs marxistes de SUD?
vendredi 7 décembre 2007
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