samedi 10 novembre 2007

LAU

La loi sur l'autonomie des universités (LAU) provoque quelques vagues. Des étudiants commencent à bloquer les universités, en se croyant auréolés d'une légitimité conféré par des votes d'Assemblée générale. Quelle fumisterie! Des votes où tout le monde peut participer, y compris quelques cheminots venus en renfort, faits à main levée, où les opposants sont conspués, sans réel débat, au moment qui arrange les bloqueurs et organisés par eux. Si par miracle le résultat est négatif, aucun problème, ils en organisent un nouveau deux heures plus tard.
D'ailleurs, quand bien même le vote est organisé dans de saines conditions (contrôle strict de la qualité d'étudiant, à bulletins secrets, etc), en quoi cela donnerait l'autorisation à quelques agités marxistes de bloquer l'université? S'ils ne sont pas contents du texte de loi, qu'ils fassent grève s'ils veulent, c'est-à-dire qu'ils restent chez eux (cela ne changera pas grand chose, de toute manière), point! C'est comme dans les entreprises: la grève est un droit, les piquets de grève sont interdits. Si on ne peut obliger un étudiant à aller travailler (après tout, c'est son problème s'il ne trouve pas de boulot plus tard), d'un autre côté, on doit garantir la liberté d'étudier.
Hélàs, Sarkozy a ouvert la boîte de Pandore en proposant qu'il y ait un vote à bulletin secret dans les universités sous les huit jours, ce qui revient à considérer que des étudiants auraient le droit de bloquer l'université et d'empêcher la minorité d'étudier. Ce projet ridicule, qui favorise l'extrême gauche, n'a heureusement pas été retenu. Mais comment ensuite s'étonner si les gauchistes de SUD utilisent ensuite un résultat de vote pour s'octroyer une légitimité à bloquer?
AUtre chose, c'est la faiblesse du gouvernement de Raffarin, et de Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, dans l'affaire du CPE qui poussent les étudiants. A partir du moment où le gouvernement UMP avait capitulé sur le CPE, les étudiants de gauche s'imaginent qu'en refaisant le même bazar, ils obtiendront la victoire. Et leur raisonnement tient la route! Lors du CPE, le gouvernement avait laissé les facultés bloquées, très peu de monde avait été arrêté, et les peines prononcées ont été dérisoires, et surtout il n'y eut aucune sanction financière; il aurait été pourtant logique de demander à l'UNEF et ses alliés d'extrême gauche de rembourser les dégâts. Je le répète: sur le CPE, la gauche avait gagné totalement sur tous les points. Pas étonnant qu'elle soit aussi remontée sur cette loi.
Dernière chose, mais pas la moindre: ce texte, assez mauvais paar certains aspects, ne va pas jusqu'au bout des choses. En particulier, la question de la sélection n'est pas évoqué. Ce ne sont pas les quelques mesurettes prévues par la LAU qui vont sauver les universités françaises de leur marasme. Un nouveau texte sera nécessaire; le gouvernement pensait peut-être, en faisant un texte aussi timoré, s'épargner une opposition musclée. Le pari est perdu, puisque certains étudiants commencent à expliquer qu'ils sont contre le texte parce que les patrons d'entreprises deviendront président à la place des recteurs (non, je n'invente pas) ou que les frais d'inscription seront multipliés par 10. Quitte à ce qu'il y ait des problèmes, autant que ce soit pour une vraie réforme. Avec l'UMP sociale démocrate, on aura une réformette et des problèmes; à tout prendre, il valait mieux ne rien faire.

Aucun commentaire: