vendredi 14 septembre 2007

Turquie: nouvelle trahison du gouvernement

Une modification de la Constitution avait été effectuée par Chirac, modification prévoyant que les Français seront consultés automatiquement par referendum sur tout élargissement futur de l'Union Européenne.
Mais voilà, entre temps, Sarkozy a été élu et s'est empressé de nommer comme ministre des affaires étrangères M Kouchner, proche du PS et favorable à l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne, et comme secrétaire M Jouyet, ancien socialiste, dont la position sur la Turquie est totalement floue (en particulier, lors d'une interview sur RTL, il a été incapable de répondre simplement par oui ou par non quand on lui demande s'il est favorable à l'adhésion de la Turquie). Ce M Jouyet a peut être une position ambigüe sur la Turquie mais en tout cas sa position sur la manière dont on doit décider si la Turquie doit adhérer ou non est très claire; M Jouyet vient de réclamer la suppression de la modification effectuée par M Chirac. Qu'est-ce que cela veut dire? c'est que les Français ne seraient plus automatiquement consultés pour l'adhésion de la Turquie. Alors, me dira t-on, il est toujours possible que les Français soient consultés! Mais voilà: si Sarkozy veut que les Français soient consultés, pourquoi supprimer la modification constitutionnelle? Cela revient au même! Donc M Jouyet a proposé cela pour que les Français ne pussent pas s'exprimer par referendum.
Peut-on en vouloir à M Jouyet? pas tellement! Socialiste il a été, socialiste il restera, il a continué à se bercer d'illusions sur le mélange des peuples et l'enrichissement culturel, etc. Non, le vrai responsable, c'est M Sarkozy, celui qui a prôné l'ouverture et cherché un par un les socialistes. Quelle a été sa réaction, alors qu'il avait déclaré "une décision aussi importante que l’adhésion de la Turquie à l’Europe ne pourrait être prise qu’après qu’il y ait eu un référendum en France pour connaître l’opinion des Français"? Il n'y en a pas. Aucun désaveu, aucune sanction.
Il convient de faire un petit récapitulatif: M Sarkozy se déclare hostile à l'adhésion de la Turquie, favorable à un partenariat privilégié et à un referendum.
M Sarkozy est élu; il nomme un ministre favorable à l'adhésion de la Turquie dans l'UE et un secrétaire flou sur la question. Puis il autorise l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation. Quelques temps plus tard, il appelle à la reprise des négociations d'adhésion avec la Turquie, puis cautionne par son silence une déclaration de son secrétaire d'Etat visant à éviter un referendum sur la question.
Quelle forfaiture par rapport à ses engagements! Que de renoncements! Nous assistons à une politique molassonne, sociale démocrate, laxiste, brouillonne, inconsistante, et en total décalage avec son programme électoral. Encore un peu, et il va nous faire regretter Chirac.

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