jeudi 7 février 2008

Déni de démocratie à Versailles: déni de démocratie

(Texte écrit mardi dernier)

Sans surprise, le Congrès réuni hier à Versailles a voté la modification du titre XV de la Constitution, par 560 voix pour, 181 contre, et 152 abstentions. Le PS était particulièrement divisé. Parmi ceux qui ont voté contre, essentiellement des socialistes et des communistes, mais aussi des députés et sénateurs souverainistes, du MPF comme Mme Véronique Besse, M. Bernard Seillier, MM. Philippe Darniche et
Bruno Retailleau, Debout La R comme M. Nicolas Dupont Aignan, divers droite comme François Xavier Villain, M. Charles Pasqua, M Jacques Myard.

Ce qui montre bien que l'Assemblée nationale ne représente qu'elle même, puisque le peuple Français avait voté non en 2005 à 54,68%, alors même que l'Assemblée
nationale avait voté à l'époque oui à plus de 90%. La ratification par le Congrès d'un texte rejeté aussi clairement par les Français, sans même un nouveau
referendum, constitue un très grave déni de démocratie.

Les partisans du oui avancent les raisons les plus grotesques pour justifier ce coup de force, en prétendant par exemple que le texte serait un mini traité, alors qu'il fait 145 pages et est associé à trente six protocoles et vingt-six déclarations et annexes, disent que M Sarkozy a reçu mandat du peuple français pour valider le texte, alors que Sarkozy a été élu avec seulement 54,06% c'est à dire avec un pourcentage de voix plus faible que celui du non, ou encore affirment que le Traité de Lisbonne serait très différent du Traité Constitutionnel Européen, rejeté le 29 mai 2005, alors que Valéry Giscard d'Estaing reconnaît lui même que « les outils sont les mêmes »; en particulier, un président, un haut représentant de l’Union pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité » , la perte pour la France d'un
comissaire permanent, la fin de l'unanimité sur des sujets essentiels ou la charte des droits fondamentaux. La seule modification compéhensible pour Monsieur tout le monde serait l'abandon des symbolesde l'Union Européenne, mais M Giscard d'Estaing a déclaré que les dispositions là dessus sont destinées à rester inappliquées,
tandis que les députés européens ont voté une déclaration concernant lesdits symboles qui serait annexé au traité. Il n'y a donc pour ainsi dire aucune différence notable entre les deux textes.

Des partisans du non, souverainistes ou de gauche, avaient tenté de se réunir devant Versailles afin de protester contre cette modification de la Constitution. La police avait barré les accès à Versailles et bloqué la plupart des rues adjacentes, et à l'aide de cordons de CRS avait empêché les nonistes de s'unir. Des manifestants furent également empêchés d'aller et venir par les forces de l'ordre sous
des prétextes fallacieux. La police aurait également fait usage de gaz lacrymogène.


Ce n'est pas la première fois que le pouvoir s'acharne contre les partisans du
non; on se souvient que le colloque que devait prononcer M Paul Marie Coûteaux, député européen du Rassemblement pour l'Indépendance et la Souveraineté de la France à la Sorbonne en décembre avait été interdit pour des raisons de sécurité, tandis que le lieu d'une des manifestations des partisans du non était changé le
jour même.

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