Le MPF (Mouvement Pour la France) se considère t-il comme appartenant à la droite nationale, oui ou non? Le MPF pour l'instant se réfugie dans l'ambigüité. Pour faire simple, disons qu'entre 2002 et 2005 il fut partenaire de l'UMP (liste unique UMP MPF dans les Pays de la Loire aux régionales de 2004), puis, avec le TCE, Villiers (on le rappelle, fondateur et président du MPF) décida de glisser vers sa droite; il s'opposa frontalement à l'UMP et fut un des principaux artisans de la victoire du non au TCE, et en profita pour muscler son discours et reprendre en partie les thèses du FN. On était dans la rupture avec l'UMPS. Attitude confirmée le 22 avril par le refus de Villiers d'appeller à voter Sarkozy. Le tournant se produisit quelques jours plus tard, où Villiers invita finalement à voter pour Sarkozy, et conclut des accords avec l'UMP pour les législatives; pas de candidats UMP dans deux circonscriptions de Vendée, pas de candidats MPF par exemple contre Mme Alliot Marie, le MPF garda toutefois un certain équilibre en concluant également des accords avec le MNR, accords hélas niés par la direction du MPF. Après les législatives, le MPF revint franchement dans le giron de l'UMP; ainsi, les deux députés MPF votèrent la confiance au gouvernement après le discours de politique générale de M Fillon. Comment après dénoncer l'incapacité de Mme Dati ou le blog ridicule de Mme Amara? Par sa stratégie de soutien à l'UMP, le MPF s'est muselé. Le MPF devra donc clarifier sa position lors des prochaines municipales. Pour chaque ville, le MPF a quatre choix:
ne pas présenter de listes
faire une liste exclusivement ou quasi exclusivement MPF
rejoindre une liste UMP
rejoindre une liste divers droite nationale
La première option est la plus mauvaise, puisque le MPF ne jouerait alors aucun rôle; c'est vraiment le choix par défaut, quand les membres du MPF sont insuffisamment nombreux pour faire quoi que ce soit.
Une liste exclusivement MPF? On rappelle que s'il y a second tour, il faut faire 10% des exprimés pour y figurer. On ne voit pas très bien, à part dans quelques villes de Vendée, à Saint Claude, dans le Jura, ou à Orange, où le MPF serait capable de faire 10% en comptant sur ses propres forces. A noter que ola situation à Orange est assez embrouillée, puisque l'équipe municipale était FN; va t-elle rejoindre le MPF et rester avec M Bompard ou revenir au FN? Bref, la situation d'une liste exclusivement MPF sera une exception et limitée à quelques cas très précis.
D'où, si le MPF veut avoir des élus municipaux, il doit s'allier ou avec l'UMP ou avec le MNR et le FN. On verra à qui il se rallie, et comment il clarifie sa position politique. Une alliance uniquement avec l'UMP serait une nouvelle trahison, interprétée comme un cautionnement de la politique socialiste et communautariste de Sarkozy. On rappelle de plus que Sarkozy a souhaité une ouverture aux socialistes également aux municipales. Verra t-on une liste UMP MPF Nouveau Centre complétée par des socialistes dissidents? J'espère bien que non. Il n'a quasiment plus personne véritablement à droite au sein de l'UMP et les maires UMP des grandes villes sont aussi molassons que Sarkozy. La plus grande partie favorise l'islamisation à coup de construction de mosquées et finance des associations d'extrême gauche ou pro immigrés. Une alliance avec l'UMP ne serait pas comprise par l'électorat MPF. C'est peut être moins le cas pour les petits villages, où l'étiquette ne compte pas beaucoup, et où les maires de droite ne se sentent pas obligés de suivre la politique criminelle de Sarkozy.
Une alliance avec le MNR et le FN? Ce serait assurément la meilleure solution, afin de montrer que la droite nationale peut s'unir; une union créerait une nouvelle dynamique, permettrait de franchir le seuil de 10% dans de nombreuses villes et de s'opposer un petit peu à une UMP molassonne sociale démocrate et aux socialo communistes. Hélas, le MPF tient à tout prix à plaire aux médias et à défendre son image, et il est à craindre qu'il ne souhaitera pas s'associer avec le FN, préférant dans le meilleur des cas des désistements boîteux fondés sur le modèle de ceux mis en vigueur avec le MNR aux législatives.
A moins que la piste retenue soit des accors au coup par coup, dans la ville X avec l'UMP, dans la ville Y avec la droite nationale? Le MPF continuant à maintenir son numéro d'équilibriste, avec le risque d'apparaître totalement illogique et de mécontenter tout le monde.
Deux signes qui font craindre le pire: le blog du MPF 63 préconise un rassemblement de la droite UMP + MPF, au moment précis où l'UMP glisse de plus en plus vers la gauche et mène une politique lamentable. Deuxième fait, Villiers a invité Sarkozy à se rendre au Puy du Fou. Nous invitons le MPF à cesser de cautionner tout et n'importe quoi, et à travailler pour sauver la France, avec les autres forces de la droite nationale.
Le FN lui aussi est plongé dans les tensions. Question principale: la succession de Jean marie Le Pen, dont les problèmes de santé et l'âge l'empêchent de mener une nouvelle campagne présidentielle, et qui devra passer la main. Deux prétendants: Marine Le Pen, fille de Jean Marie, et Bruno Gollnish. Ce n'est pas une simple question d'égo, il y a également d'importants problèmes idéologiques.
Marine Le Pen a lancé la dédiabolisation du FN, en abandonnant des points aussi primordiaux que la lutte contre l'islamisation, le refus de l'euthanasie et l'avortement. C'est elle aussi qui a organisé la venue de Le Pen sur la dalle d'Argenteuil, où il serra les mains des femmes voilées. C'est elle qui proposa l'affiche de campagne avec une beurette en string rose. Elle fit enfin tout pour saboter l'Union Patriotique. Résultat de cette stratégie: Le Pen, malgré le soutien de M mégret et l'apport des voix qui s'étaient portées sur son nom, passe de 16.86% (19.2% si on prend compte les voix de M Mégret) à 10 et des poussières. Marine Le Pen a aussi échoué dans ses candidatures aux régionales en Ile de France, en faisant aux alentours de 10% au second tour. Là aussi, elle aurait pu faire plus, avec un meilleur programme, et en respectant davantage les mégrétistes. En fait, elle est montée dans l'appareil uniquement en étant la fille de Jean marie, qui l'a propulsée numéro 2, malgré son incompétence totale. Son bon score aux législatives s'explique uniquement par le fait qu'elle est allée se parachuter dans le Nord (alors qu'elle est pré&sidente du groupe FN en IDF et député européen élu en IDF) en profitant du travail d'un cadre du FN, et la stratégie de l'UMP qui fort intelligemment ne lui a opposé qu'un immigré totalement inconnu.
Si Marine prend le contrôle du FN, celui ci n'appraîtra que comme une caste familiale, où le nom est plus important que les mérites. On rappelle également que c'est l'obstination de Le Pen àprivilégier sa femme qui a conduit, entres autres raisons, à la rupture du FN et à la création du MNR.
Bruno Gollnish est au contraire un cadre bien enraciné, défendant les valeurs fondamentales du FN sur les questions de l'immigration et de l'islamisation. Il s'est montré favorable à l'Union patriotique et a défendu M Mégret. Seul point négatif, c'est que M Gollnish a tendance à parfois faire des déclarations aussi douteuses qu'inutiles sur certains événements de la seconde guerre mondiale, contrairement à Marine qui au moins est clair sur ce sujet.
Ainsi, globalement, Gollnish (malgré la seconde guerre mondiale) est préférable à Marine. Il faudrait que ce soit lui qui prene la tête du FN, afin de pouvoir reconstruire la droite nationale et continuer à défendre certaines valeurs. Hélas, on n'e prend pas le chemin. Normalement, le président du FN est élu par les présidents de fédération. Jean Marie Le Pen considérant que ceux ci seraient plus enclins à voter Gollnish que Marine a décidé que le président serait élu par les adhérents directement. En outre, M Gollnish est en train de subir un quadruple pontage, ce qui fait qu'il risque d'être physiquement atteint lors des prochains mois et guère en mesure de faire grand chose.
Bref, l'avenir de la droite nationale n'est pas clair du tout, ou l'alliance patriotique que le MNR appelle de ses voeux pour les municipales est compromise. Quoi qu'il en soit, le MNR continuera de lutter, fidèle à ses idéaux. Il en aura par exemple l'occasion à la sénatoriale partielle fin août, où il présente M Lahotte, maire MNR de Senuc, montrant qu'il continue d'exister, de posséder des cadres de valeur et d'élus locaux bien implantés, et de vouloir peser sur la vie politique française. Nous souhaitons bonne chance à M Lahotte.
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