M Fillon poursuit ensuite son discours par le chômage et la croissance, avec, enfin, quelques propositions intéressantes, comme "ne plus soumettre le travail des étudiants à l’impôt" (toutefois, pourquoi ne pas l'avoir fait entre 2002 et 2007?), mais hélàs trop timorées, comme "faire sauter les verrous aux heures supplémentaires pour compenser l’effet étouffant des 35 heures" (pourquoi ne pas les supprimer) ou trop floues, par exemple "adapter enfin nos prélèvements fiscaux pour que ceux qui ont créé de la richesse grâce à leurs efforts puissent transmettre ce capital à leurs proches". Dire "suppression des droits de succession" serait plus court, plus précis, plus simple, mais cela ferait libéral, horreur suprême pour un parti qui a toujours aimé la sociale démocratie et l'eau sèche. Ce bout de phrase annonce une nouvelle avalanche de textes plus ou moins compliqués destinés à maintenir les droits de succession tout en exonérant sans doute 3% pour un investisssement dans une entreprise d'un certain genre (e.g nouvelle entreprise créée il y a moins de deux ans, possédant le label diversité et "socialement responsable") ou 4% si on verse à une oeuvre sociale d'un certain type. Bref, une nouvelle usine à gaz, bien évidemment créée sans doute par une commission, naturellement "paritaire" et "ouverte".
Suit une succession de remarques concernant la flexisécurité, les PME, la réduction de l'impôt papier (une commission en discutera), la restructuration de la formation, sans aucune proposition concrète (seulement un appel aux partenaires sociaux, on dirait Mme Royal), la TVA "sociale" (adjectif à la mode, tout est social: la sécurité, les partenaires, les dialogues, les forums, les mouvements...)
M Fillon continue par le vieillissement; seule proposition concrète, la réforme des régimes spéciaux, pas de suppression, c'aurait été trop simple. Puis le premier ministre embraye sur l'assurance maladie. Concernant les franchises, on n'en est pas à: "on va mettre en place des franchises", ni "on va discuter de la mise en place des franchises", mais à "la mise en place de franchises peut être une solution". Avec cela, on est bien avancé. Mention également d'un bouclier sanitaire pour plafonner ce que chacun paie pour sa santé en fonction de son revenu. Mesure typiquement socialiste.
Pour terminer, M Fillon parle enfin du désendettement, promet de ramener la dette publique en deçà de 60% du PIB (M Fillon omet de signaler que c'est uniquement la gestion catastrophique du gouvernement auparavant qui a fait passer la dette publique à plus de 60% du PIB) et une situation budgétaire à l'équilibre en 2012 seulement. D'abord, personne n'y croit, ce n'est pas avec les nouvelles dépenses (dont, certes, une partie est justifiée) que prévoit M Sarkozy que l'on va retrouver l'équilibre, ensuite, quand on a 60% de dettes, l'objectif n'est pas l'équilibre, mais le bénéfice afin de désendetter la France, qui croule sous les dettes. Solution avancée? M Fillon mentionne le non remplacement à la retraite d'un fonctionnaire sur deux. Cela avait déjà été mentionné en 2002 sans aucun effet, on ne voit pas très bien pourquoi cet engagement serait cette fois ci tenu. Aucune mention des privatisations massives, qui est pourtant une solution permettant de se débarasser d'entreprises généralement déficitaires, aux effectifs pléthoriques. Evidemment, c'est difficile d'en parler quand le gouvernement s'apprête à nationaliser Suez, revenant aux vieilles recettes collectivistes des années d'après guerre.
M Fillon termine par un hommage à la République, puis demande la confiance, confiance bien évidemment accordée. On notera avec surprise que Mme Besse a voté la confiance à un gouvernement composé en partie de socialistes, et à un texte mentionnant explicitement le minitraité européen, tandis que M Dupont-Aignan a préféré s'abstenir.
Si on devait résumer très brièvement, que pourrait-on dire? Le tesxte de M Fillon est assez plat, manquant de précision et d'audace. On notera en particulier l'absence du mot famille, après la disparition du ministre de la famille.
De grands axes annoncés par M Fillon:
réforme des institutions, du dialogue social, de l'enseignement (école, université, recherche), défense de la culture, du rôle de la France dans le monde, de l'environnement, mise en place du nouveau traité, lutte contre les discriminations, l'insécurité et le terrorisme, le chômage, réforme de l'assurance maladie, désendettement.
Sur ces grands axes, pas un seul ne va: on les réformes sont imprécises, ou ne vont pas assez loin, ou elles ont déjà été promises en 2002 mais jamais appliquées, ou plus simplement elles vont dans le mauvais sens. QUand par miracle on arrive à trouver une proposition précise, allant dans le bon sens, on se demande pourquoi ils ne l'ont pas fait plus tôt.
Ce discours est à l'image de l'UMP: un parti social démocrate, adepte de la perestroika et la glasnost, du sparadrap et d'une cuillerée de sirop, quand il faudrait une thérapie de choc. Nous développerons plus tard, sur chacun de ces thèmes, les réformes salutaires que l'on pourrait mettre en place (en attendant, vous pouvez toujours vous reporter au site du MNR où des propositions détaillées figurent).
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